Numéro d'hiver - Décembre 2022
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Courrier Touristique Japon 
Numéro d'hiver - Décembre 2022

COUP DE COEUR

Yakushima

© Shutterstock / zmkstudio

Dans mes six mois de séjour au Japon, certains endroits de l’archipel m’ont laissé une impression tellement marquante qu’ils constituent très probablement les plus beaux souvenirs de ma jeune vie. Faire un voyage si long en parcourant un pays du nord au sud à dix-huit ans et avec un ami, contribue par essence à changer et bâtir la personnalité. Il est donc très compliqué de choisir un endroit parmi tant d’autres mais c’est l’île de Yakushima qui m’a particulièrement marqué – celle-là même qui a inspiré Miyazaki pour son film Princesse Mononoké.

Ce qui est assez frappant, c’est qu’une sensation spéciale, déjà, se dégage bien avant de fouler la terre de cette île aux cèdres millénaires, et ce, dès le voyage en ferry. Nous sommes quasiment seuls dans cet immense bateau, diffusant un étrange sentiment fantomatique. Yakushima se dessine alors au loin après plus de six heures de traversée. L’île, presque menaçante sans jamais l’être vraiment… On sent qu’on entame un autre voyage.

Une fois arrivés, nous avons d’abord décidé de faire un petit tour de l’île et de ses richesses variées. Le choix se porte sur Nagata Inaka hama, une plage assez perdue à trente minutes en voiture de Miyanoura, petite ville portuaire. Nagata Inaka hama est un endroit réputé pour l’observation de la naissance de tortues de mer de diverses espèces au début du mois de juin. Malheureusement, nous n’avons pas pu assister à ce spectacle nocturne. Il était évidemment nécessaire de réserver.

Bien que l’île soit connue pour abriter une importante faune et flore, notamment des majestueux cèdres millénaires, des singes, ou encore des shika (petit cerf japonais), c’est l’omniprésence d’une nature presque primitive qui m’a beaucoup frappé, ici. Dès le premier pas posé sur l’île, elle nous entoure, nous enveloppe.

© Alex Valancogne 

Le lendemain, le plus important nous attend : nous rendre dans la forêt. Il est capital de spécifier que dix jours plus tôt, autour du 20 mai, des pluies diluviennes avaient ravagé l’île, justifiant ainsi l’absence quasi-totale de voyageurs sur le ferry. Bien que l’île soit célèbre pour sa pluie - avec un dicton affirmant par ailleurs qu’il y « pleuvrait 35 jours par mois » -, cette « cascade » qui parut s’abattre sur Yakushima était d’une force impressionnante. Le bus vide nous amène au célèbre ravin de Shiratani Unsuikyo, lieu qui représente une bonne partie de la forêt et porte d’entrée d’un parc naturel qui abrite les plus vieux cèdres de l’île. Nous décidons de faire l’aller-retour de Shiratani jusqu'au Mont-Miyanoura, sommet de Yakushima culminant à presque 2000 mètres d’altitude. Notre randonnée comprendra comme point central l’impressionnant cèdre Jomon, figure de l’île, vieux de plus de trois millénaires. Nous dormirons trois nuits dans les refuges qui parsèment le bois. Le camping étant interdit au sein de la forêt, ces refuges en bois sont installées ici pour abriter, ou loger les randonneurs. Il y en a trois entre Shiratani et le Mont-Miyanoura. Très pratiques et rustiques, c’est selon la place disponible sur le moment pour y dormir, mais à la période à laquelle nous y étions, deux à trois personnes en moyenne y dormaient, et nous pouvions y rentrer à une dizaine. Nos nuits seront entrecoupées par d’intenses randonnées sous un grain infini. La pluie qui semble durer pour toujours tombe uniformément sur nos capes de pluie, et le bruit des gouttes rythme notre ascension. Elle fait partie intégrante du paysage, elle la rend plus belle, plus mystique.

Le Jomon Sugi millénaire, la vue incroyable depuis le mont Miyanoura, les nuits dans les refuges où dansaient quelques souris, l’humidité absolue et nos 5kg de riz : voilà notre journal de bord. Dans les randonnées, nous passerons sur des rails abandonnés faisant partie du chemin à destination du Jomon Sugi, nous enjamberons des arbres, passerons sous des racines, comme si la forêt reprenait ici tous ses droits, et mangeait petit à petit le chemin, laissant pousser au hasard branches et racines. On sent que l’on est seulement de passage ici, et qu’elle a bien voulu nous ouvrir sa porte, un peu. Après plusieurs jours, elle nous fait signe qu’il est l’heure d’en sortir. Exténués, trempés jusqu’aux os, repus de cette nature primaire, tantôt hostile tantôt rassurante, nous rentrons depuis Shiratani jusqu’à la ville de Miyanoura, et prenons le bus pour définitivement quitter cette sylve magique.

Le carnet où j’écris les aventures au jour le jour finit lui aussi par se fatiguer et prendre l’eau, et bien que tout soit encore parfaitement lisible quelques années plus tard, il en porte toujours les marques.

Yakushima | Kagoshima | Kyushu | Destinations | Travel Japan, Office national du tourisme japonais

Île de Yakushima (UNESCO) | World Heritage | Travel Japan (Office national du tourisme japonais)

Article rédigé par Raphaël de l’équipe du JNTO

CULTURE / EVENEMENTS

Exposition KIMONO

Kimono c’est l’exposition à ne manquer sous aucun prétexte.

Le musée du quai Branly - Jacques Chirac, nous propose depuis le 22 Novembre et jusqu’au 28 Mai 2023, cette exposition somptueuse qui avec près de 200 kimonos, vêtements inspirés du kimono et objets associés, offre une magnifique occasion de découvrir ce symbole du Japon à l’influence majeure dans la mode contemporaine et mondiale.

Le parcours retrace l’histoire du kimono depuis l’époque Edo (1603-1868) et montre aussi comment, contre toute attente, ce vêtement traditionnel est en perpétuelle mutation. Source d’inspiration pour de jeunes créateurs comme pour de grands couturiers de Paul Poiret à John Galliano par exemple.  Son influence d’étend également au cinéma et à la scène, réinterprété par Alexander Mc Queen pour Björk ou Jean Paul Gaultier pour Madonna.

Cette exposition est une plongée dans l’univers du kimono, instructive et enthousiasmante, mais aussi une occasion de plus de rêver du Japon !

Outre les visites guidées de l’exposition, des visites contées et un atelier « silhouettes japonaises » accessibles à partir de 6 ans.

Une soirée événementielle est également prévue le 17 mars 2023.

Musée du quai Branly – Jacques Chirac

37, quai Branly ou 206 et 218, rue de l’Université

75007 Paris

www.quaibranly.fr

© Musée du quai Branly - Jacques Chirac / © Image courtesy of Hiroko Takahashi 

KAMU – parcours d’art contemporain à Kanazawa

©KAMU Kanazawa / ©Léandro Erlich
              

Vous le savez tous : Kanazawa, souvent désignée comme « la petite Kyoto de la Mer du Japon », mérite le détour (pour ne pas dire le séjour) pour son offre touristique en général : aspect traditionnel (jardin Kenrokuen, anciennes résidences de Samouraï), contemporain (musée du 21e siècle, maison D.T. Suzuki), et bien sûr gastronomique (marché Ômichô… Mer du Japon = poissons à profusion !).

Hélas moins connues, les installations d’art contemporain « KAMU » méritent, elles aussi, le détour. KAMU, ce sont sept galeries d’art contemporain réparties en différents lieux du centre-ville, ainsi accessibles à pied. Certaines galeries présentent différents artistes ; d’autres présentent une œuvre (unique) d’un artiste (unique).

Vous avez aimé « The Swimming Pool » de Leandro Erlich (le « maitre de l’illusion »), au musée du 21e siècle ? Courez voir son « Infinite Staircase » au KAMU Center ! Vous aimez les photographies de Daido Moriyama ? Courez au Lip Bar ! Envie de découvrir différents artistes contemporains venus de tous horizons ? Profitez de toutes les installations en un ou plusieurs jours.

Vous l’aurez compris, KAMU n’est pas un musée mais un parcours de plusieurs installations artistiques, permettant à la fois de découvrir la ville et des artistes de notre temps.

Bon à savoir :

1/ Il existe différents types de billets (1 jour, 2 jours, 3 jours ; adultes/jeunes/enfants) mais quel que soit la durée du billet, l’accès aux galeries « KAMU » est illimité (dans le temps imparti).

2/ Les artistes exposés peuvent varier en fonction de la période où vous vous rendrez à Kanazawa, mais dans tous les cas, le concept est prévu pour durer. Il peut toutefois arriver qu’un des sept centres ferme temporairement pour changement d’œuvre/d’artiste ou encore pour maintenance.

Kanazawa, une ville dans son temps et ouverte sur le monde !

KAMU kanazawa (@kamu_kanazawa) • Photos et vidéos Instagram

TOURISME DURABLE AU JAPON

Rencontre avec JARTA

Nous souhaitons connaître les différents acteurs du tourisme durable au Japon. Dans ce cadre, nous avons rencontré, le 23 septembre 2022, M. Masaru TAKAYAMA, le président de l’association JARTA (Japan Alliance of Responsible Travel Agencies) qui a pour but de soutenir la durabilité dans le tourisme. Une des activités principales de l’association est de faire connaître et d’aider à obtenir les labels « Travelife », « Green Key » et « Blue Flag » en proposant des formations et des séminaires. M. TAKAYAMA fait également partie du comité d’audit de Travelife.

M. Masaru TAKAYAMA, le président de l’association JARTA
  • Quel est le système de certification de Travelife ?

Dans le programme de Travelife, il y a trois degrés en fonction de niveaux d’engagements. La première étape est « Travelife Engaged ». N’importe quelle entreprise peut obtenir ce degré avec un simple paiement de cotisation (à partir de 30,000 yens selon la taille d’entreprise) mais n’a pas encore le droit d’utiliser le logo Travelife. L’étape suivante est « Travelife Partner », qui doit répondre aux différents critères (63 sur 155) et être validé et certifié par l’entraîneur de Travelife. Ce statut permet d’utiliser le logo. Enfin la dernière étape est « Travelife Certified ». Pour cela, il faut répondre à plus de 200 critères encore plus engagés et puis passer un audit de Travelife.

Travelife existe depuis 2007 et son siège se trouve aux Pays-Bas. JARTA a conclu un partenariat avec celui-ci en 2019 et travaille en tant que représentant au Japon. Nous connaissons aujourd’hui 25 entreprises qui font les démarches concrètes au Japon pour obtenir ou maintenir le label, dont 2 entreprises « Certified » et 4 « Partner ». Quand les entreprises sont basées au Japon et/ou souhaitent être suivies en japonais, nous nous en occupons. Sinon certaines multinationales s’adressent directement au siège aux Pays-Bas.

*En France, 6 entreprises ont le statut « Certified » et 3 « Partner ». Pour connaître les entreprises certifiées :
https://www.travelife.info/index_new.php?menu=certifiedcompanies&lang=en

 

  • La formation que vous proposez pour la certification Travelife s’effectue-t-elle en anglais ?

La première année nous l’avons faite en anglais, mais nous ne la faisons qu’en japonais actuellement. Si vous pouvez rassembler plus de 15 participants et prendre en charge les frais, nous pouvons organiser un séminaire en anglais.

 

  • Vous représentez également Green Key depuis cette année. Avez-vous vu une augmentation de demande ?

Nous recevons de plus en plus de demandes de renseigements mais pour le moment c’est seulement deux établissements qui se sont lancés dans la démarche. Nous pensons que le label Green Key n’est pas encore reconnu au Japon et c’est pour cette raison que les prestataires ne comprennent pas bien les avantages qu’il offre.

 

  • Avez-vous déjà travaillé avec le JNTO ?

Lorsque le JNTO a créé la nouvelle brochure digitale sur le tourisme durable*, j’ai participé à la sélection des destinations. Je ne parle pas le français mais si c’est ok en anglais, je pourrais faire quelque chose avec le bureau de Paris.

*Brochure digitale sur le tourisme durable du JNTO :

https://partners-pamph.jnto.go.jp/simg/pamph/1683.pdf

Pour savoir plus sur JARTA : https://jarta.org/en/

Travelife : https://www.travelife.info/index_new.php?menu=home&lang=fr

Green Key : https://www.laclefverte.org/ 

MAIS QUE FAIT LE JNTO ?

Le JNTO expose et forme les professionnels du tourisme

info@tourisme-japon.fr

Parce qu’une des missions du JNTO est d’informer le grand public comme les professionnels, le JNTO a exposé au salon SITV de Colmar (novembre), puis au salon du luxe ILTM de Cannes (décembre), avant de participer à l’événement Shizen-Village de Noël japonais, qui tenait sa deuxième édition (cette fois-ci à la Cité fertile de Pantin). L’occasion de s’adapter à tout type de public (B2B et B2C) et tous segments (luxe et « écolo ») !

Et comme le Japon est une destination souvent décrite comme « technique » (pour ne pas dire « pas facile ») par certains de nos interlocuteurs professionnels, nous continuons de tourner avec nos partenaires tour-opérateurs pour aller à la rencontre des agents de voyage. Récemment, notre bureau est ainsi allé à la rencontre d’agents de voyages à Troyes, Paris, et se rendra à la rentrée de 2023 à Strasbourg, Lyon, et Avignon, le tout aux côtés de partenaires historiques ou plus récents. Toutes nos excuses aux villes que nous ne pouvons visiter mais un grand merci aux partenaires organisant des sessions en ligne, nous permettant ainsi de nous adresser à un plus grand nombres d’agents et de villes !

Toute l’équipe du JNTO vous souhaite de belles fêtes de fin d’année !

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